Le devenir du centre de « Recyclage des Vallées » à Hautmont entre les mains des élus des 4 intercommunalités de la Sambre-Avesnois

15 novembre 2022 à 13h45 par La rédaction

CANAL FM

La CGT et FO appellent au rassemblement cet après-midi, devant l’hôtel de ville de Maubeuge, là où va se tenir la réunion du Conseil d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre à partir de 17h. Parmi les 41 points à l’ordre du jour : le vote sur le traitement des déchets, avec la proposition de dissoudre le SMIAA, le Syndicat Mixte de l’Arrondissement d’Avesnes, pour pouvoir ensuite adhérer au SIAVED du Valenciennois.

Cette dissolution du SMIAA est aussi à l’ordre du jour, ce soir, de la communauté de communes du sud-Avesnois, qui se réunira à 18h à la salle des fêtes de Wallers-en-Fagne.

De son côté, Pauline Flamme, la responsable du centre « Recyclage des Vallées » affirme dans un message publié sur Facebook, que « rien n’est fait » et qu’elle continuera à se battre pour défendre son entreprise et le devenir de ses salariés. Pauline Flamme s’étonne de lire « qu'une décision a été prise alors que les élus en responsabilité n’ont pas encore voté ».

Après avoir pris connaissance des arguments des élus dans la presse, la responsable du centre de recyclage se déclare « saisie de lire autant de bêtises ». Elle est « même très en colère », car son projet de modernisation du centre de recyclage et de conception d’une nouvelle ligne de tri, soit 10 millions d’euros d’investissement, est toujours, selon elle, d’actualité, pour obtenir une labellisation CITEO, « qui ne serait pas close », tient à préciser Pauline Flamme, qui rappelle que le choix des élus en faveur d’un transfert des déchets dans le Valenciennois mettrait « en difficulté une vingtaine de sociétés en Sambre-Avesnois-Thiérache, des prestataires et des sous-traitants qui réalisent près de 50 % de leurs chiffres d’affaires en travaillant pour le groupe Flamme ».

De leurs côtés, les syndicalistes du groupe Flamme estiment qu’ils sont en mesure de décrocher le label Citéo et de proposer « un traitement des déchets au meilleur prix, qui respectera les normes environnementales », avec en bonus « un meilleur bilan carbone » et la garantie de « préserver plus d’une centaine d’emplois localement ». C’est donc aux élus maintenant de faire leur choix, en toute connaissance de cause

Une saisine envisagée auprès d’ANTICOR (l’association anti-corruption) à l’encontre des élus et des collectivités de la Sambre-Avesnois ?

Les insoumis de la Sambre-Avesnois, des citoyens, des syndicalistes et des écologistes étudient la possibilité de se regrouper en collectif pour saisir ANTICOR et éventuellement, pour déposer une « plainte collective contre les exécutifs qui décideraient de dissoudre le SMIAA et de confier le traitement des déchets au SIAVED de Douchy-les-Mines au détriment du groupe Flamme à Hautmont-Louvroil ». Selon eux, cette éventuelle décision serait prise « illégalement », « au détriment de l'emploi local, du respect de l’environnement et de la qualité des eaux », mais aussi « au mépris des règles des marchés publics », alors que le groupe Flamme serait toujours en mesure d’obtenir le label Citéo, de proposer un prix équivalent au SIAVED et peut-être même « moins élevé, en tenant compte des coûts du transport ».

Ce collectif demande à ANTICOR de s’intéresser de très près à ce dossier, car comme le soulignent « Les insoumis de la Sambre-Avesnois », derrière le SIAVED « se cache une multinationale : le groupe SUEZ », qui « profiterait des marchés du tri des déchets des collectivités locales, pour enrichir ses actionnaires ». Les insoumis se demandent « si les élus sont prêts à participer à cet enrichissement, plutôt que de faire vivre une entreprise locale et ses 40 salariés ? ».

Par ailleurs, « des poursuites pénales pour « délit de favoritisme » et « non-respect des règles de la commande publique », pourraient aussi être engagées à l'encontre les élus des 4 intercommunalités de la Sambre-Avesnois, selon les avocats du cabinet « Green Law », qui dénoncent « un montage juridique douteux »…

Par Paul Schuler / Photo d'illustration par T. Paquit