Hugo Georges se mobilise pour l’instauration d’une résidence alternée par défaut

Publié : 24 décembre 2025 à 15h11 par
Paul Schuler - Journaliste

Hugo
Hugo Georges et Yasmeen, la vice-présidente de l'association
Crédit : Hugo Georges

Le débat sur la coparentalité est soutenu en Sambre-Avesnois-Thiérache par une nouvelle association ! C’est Hugo Georges, 31 ans, papa d'une fille de 2 ans et adjoint au maire d’Aulnoye-Aymeries, qui a créé « 4 jours par mois », une association visant à soutenir les parents séparés, qui ne peuvent voir leurs enfants que 4 à 6 jours par mois. C’est le cas d’Hugo Georges, dont la garde alternée de sa fille de 2 ans a pour l’instant été refusée. Il a donc fait appel de cette décision.

Comme l’indique l’élu aulnésien, « cette association a pour but d’intervenir auprès des pouvoirs publics pour redonner leur place légitime aux pères, en instaurant une résidence alternée par défaut, en dehors, évidemment des situations de violences intrafamiliales ». Hugo Georges tient à préciser que ce combat touche autant les hommes que les femmes, car à ses yeux « la garde alternée est autant bénéfique pour l’enfant que pour les 2 parents ».

> L’adhésion est gratuite, en remplissant le formulaire disponible en ligne, via le site Internet : quatrejoursparmois.fr !

>>> Le témoignage d’Hugo Georges, le président de l'association « 4 jours par mois » : 

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Communiqué de l’association Quatre jours par mois :
 
L’association Quatre jours par mois se félicite que la question de la résidence alternée continue d’être débattue jusqu’au plus haut niveau de l’État.
Dans une réponse récente à une question parlementaire, le garde des Sceaux développe plusieurs arguments qui appellent des éclairages et des mises au point que nous voulons partager avec vous.
 
La question posée reprend des constats que notre association porte également :
• seuls 12 % des enfants français vivent en résidence alternée, ce qui traduit un déséquilibre manifeste par rapport à de nombreux pays européens qui ont le double voir le triple (Belgique, Espagne, Norvège, Suisse) 
 
• la résidence alternée permet également de réduire la précarité des mères et de mieux répartir la charge mentale et éducative liée aux enfants.
Dans sa réponse, le ministère affirme, en substance, que les freins à la résidence alternée proviendraient avant tout des parents qui eux-mêmes ne la demandent pas, et rappelle que « les juges sont liés par les demandes des parties ».
 
Cette affirmation est pour le moins problématique.
Elle traduit un mépris à l’égard des milliers de pères qui, chaque année, sollicitent une résidence alternée et se la voient refuser pour des motifs tels que la « mauvaise entente entre les parents ». Nous avons déjà alerté sur les effets pervers de ce critère, qui crée un déséquilibre structurel : le parent bénéficiaire de la résidence principale n’a aucun intérêt à apaiser le conflit, bien au contraire.
 
Les freins viendraient donc des parents, et non de l’institution judiciaire.
Et pourtant, quelques lignes plus loin, le ministère reconnaît qu’il est « essentiel » que les juges soient spécialement formés, y compris dans le cadre de la formation continue après l’École nationale de la magistrature.
 
Une question s’impose alors :
si tout fonctionne correctement, pourquoi insister aussi explicitement sur la nécessité d’une formation continue renforcée des magistrats ?
Cette insistance n’est jamais neutre. Elle ressemble à un aveu implicite de la persistance d’une subjectivité judiciaire et d’une hétérogénéité des pratiques sur l’ensemble du territoire. Si la formation continue est présentée comme centrale, c’est bien que l’application du droit ne l’est pas encore pleinement dans les décisions rendues.
Par ailleurs, la réponse ministérielle ne formule aucune analyse ni critique de la comparaison européenne qui place la France parmi les derniers pays européens en matière de coparentalité. Elle se limite à affirmer que « la résidence alternée ne peut pas être un modèle unique », ce que personne ne conteste et qui ne répond en rien au décalage constaté entre la France et ses voisins européens.
 
En définitive, oui, la résidence alternée n’est évidemment pas adaptée à toutes les situations, tout comme la résidence principale fixée chez un seul parent ne l’est pas non plus, alors même qu’elle demeure très largement privilégiée.
Cette dernière fait également souffrir de nombreux enfants, qui expriment le besoin de voir davantage l’autre parent.
La recherche d’un modèle parfait est vaine. En revanche, ce qui est indispensable, c’est l’adaptation des pratiques judiciaires et du Code civil à la société actuelle, dans laquelle les pères sont bien plus nombreux qu’hier à s’investir pleinement dans le quotidien, l’éducation et l’équilibre de leurs enfants.
Le législateur l’a reconnu en prolongeant le congé paternité.
 
Nous attendons désormais la suite logique : que les pères qui réclament une place réelle auprès de leurs enfants ne soient plus, par principe ou par inertie, réduits à quatre jours par mois après la séparation.
La réponse du ministère se conclut par une volonté affichée de généraliser la résidence alternée lorsqu’elle est conforme à l’intérêt de l’enfant. C’est une lueur d’espoir pour tous les parents qui doivent déplacer des montagnes, dépenser des milliers d’euros, attendre que les trois juges d’appel cassent la décision de première instance pour enfin reconnaitre l’évidence. Notre association continuera de se battre pour garantir à tous les jeunes Français et Françaises leur droit fondamental à grandir entourés non pas d’un seul mais de leurs deux parents.
AVESNES-SUR-HELPE WEATHER