"Violeur du Val de Sambre" - Le témoignage de Michèle, " on y pense toujours, j'ai vu ma vie défiler ce jour-là "

Publié : 1er mars 2018 à 17h56 par Thibaut PAQUIT

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Crédit : Thibaut PAQUIT

Elle est la première victime des faits d’agressions sexuelles et de viols à témoigner sur le Val de Sambre. Michèle, 61 ans aujourd’hui, se souvient parfaitement de ce 8 février 2002. Comme tous les matins, vers 6h45, cet agent d’entretien de la salle de sports de Louvroil se rend sur son lieu de travail sans imaginer une seconde, la scène qui allait se jouer. Elle ouvre la porte, la referme à clé derrière elle et à ce moment précis, tout bascule. « J’ai été attaquée dans le dos, on m’a coupé la respiration, mis un couteau sous la gorge en me disant ‘ferme ta gueule sinon je te tue’. Il m’a prise par les cheveux, m’a traînée dans le couloir jusque dans la salle. Il m’a fermement demandé de me mettre sur le ventre sur les tapis. Il m’a attachée puis, en me remettant sur mon dos, il m’a très vite mis les mains autour de mon cou. Je n’avais plus d’air pour respirer … » témoigne Michèle, la voix tremblante.

"Il me demandait de le sucer", Michèle

Inconsciente, Michèle tente ensuite de rendre raison à son agresseur, prétextant qu’elle était enceinte « mais c’était faux », nous dit-elle. Giffle, coups de poings, demande de fellation : son agresseur s’énerve à mesure que le temps passe, « Il me demandait de le sucer. Je lui disais qu’à un moment ou un autre, ma collègue allait arriver. Il a pris peur, il m'a bousculée et il est parti » poursuit Michèle.

"C'est un monstre"

Sur les révélations de l’identité du violeur arrêté en début de semaine, Michèle reste prudente « Je n’ai jamais vu son visage. Je ne peux pas dire si c’est lui. Mais depuis ce temps, on ne savait rien, ça ne bougeait pas. On ne m’a interrogée qu’en 2009 pour revenir sur mes premiers témoignages mais c’est tout. » Au moment où l’on évoque les aveux du principal suspect, Dino S. et la potentialité d’une quarantaine de victimes à travers le Val de Sambre et la Belgique, Michèle ne mâche pas ses mots : « C’est un monstre. Il ne mérite pas de vivre. Faut lui couper ! En plus avec sa famille, dormir aux côtés de sa femme en ayant commis ces choses atroces ! C’est horrible ». 

À ses côtés, son mari Jean-Michel qui a vu ce jour-là sa femme pétrifiée et complètement déshabillée de force, "a la haine. On vit désormais dans la paranoïa la plus totale. À chaque endroit où l'on va, je vérifie tout, coin par coin. Je regarde derrière, à côté, partout. Nous ne voulons plus revivre ça"
Michèle n’a pas été réentendue depuis l’annonce de l’arrestation de Dino S. en début de semaine. Elles sont trois femmes, originaires de Louvroil, à attendre que le présumé coupable dise « Oui, c’est moi qui suis à l’origine des agressions à Louvroil. Nous espérons qu'à travers ce témoignage, nous pourrons libérer la parole d'autres victimes de ses agressions ».

Témoignage, long format, de Michèle

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