Restauration, pénurie de personnel – Les contrats aidés, une solution ?

Aujourd’hui « les clients sont là », « on recrute et on n’a pas de candidat en face », déplore l’UMIH Sambre Avesnois

 

Des aides pour faciliter l’embauche

 

Avec la crise sanitaire de la Covid-19, le taux de chômage est remonté à près de 13 % en Sambre Avesnois, note la Sous-Préfète de l’Arrondissement d’Avesnes Corinne Simon, le Nord Pas-de-Calais compte 60 000 personnes boursières, note de son côté, la Région Hauts-de-France et pourtant, dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, il manque 25 % du personnel, selon l’UMIH Sambre Avesnois.  Le secteur recrute mais peu de candidats. Face à la pénurie, à la défection même, les acteurs de l’emploi sont mobilisés pour trouver des candidats, avec des contrats aidés comme le CIE Jeunes. 4 ont été signés lundi à Rousies.

 

Face à cette situation, tous les acteurs de l’emploi, Pôle Emploi, GIP Réussir en Sambre Avesnois, CAP Emploi, le Département (DTPAS de l’Avesnois), la Région et les Chambres Consulaires, sont mobilisés et travaillent ensemble pour identifier les besoins spécifiques des recruteurs et trouver rapidement les candidats avec des solutions comme le Contrat d’Initiative Emploi, le CIE Jeunes (1) et les Emplois Francs (2) qui sont antérieurs au Plan France Relance : « ça peut nous permettre de mieux embaucher, maintenant, il faut trouver les candidats. On a peut-être peur aussi d’embaucher, on a ouvert il y a une semaine, les clients sont au rendez-vous, c’est pas le problème. Le souci c’est qu’il manque 25 % de personnel et les candidats ne sont pas là ! », « Il faut inclure les écoles hôtelières où les classes ne sont pas pleines », explique Christophe Bzeroska, Restaurateur Le Pavé à Sars-Poteries, Représentant de l’UMIH Sambre Avesnois :

Rodolphe Richez, Directeur de l’activité de l’appui aux entreprises et aux territoires à la CCI Grand Hainaut :

 

Rendre les Métiers de la restauration plus attractifs

Face à la défection, il faut aussi faire évoluer le métier et son image, Eric Jomier, Gérant des Trois Brasseurs à Hautmont, « essaie de ne plus faire de coupures » dans l’emploi du temps de son personnel. D’autres Restaurateurs tentent de limiter « le travail de coupures », un effort qui cependant atteint rapidement ses limites, sans personnel supplémentaire, Christophe Bzeroska :

 

 

La motivation du candidat, seul prérequis

 

A Hautmont, Eric Jomier, Gérant du restaurant Les 3 Brasseurs qui a rouvert le 21 avril dernier avec 2 contrats aidés en CIE Jeunes, « ça fonctionne », dit-il. « Moi, ce que je cherche, c’est du savoir-être, des gens qui sont motivés, qui n’ont pas peur d’aller vers la clientèle, qui sourit ».

A Louvroil, l’enseigne Mc Donald’s a opté aussi pour le CIE Jeunes, « on est parti sur un contrat de 3 mois parce qu’on ne savait pas trop comment la reprise allait se passer et maintenant on passe à 6 mois », explique la Responsable Mme Lambert.

A Marpent, Jérémy Labout, Restaurateur L’Instant Chez Jerem a engagé en CIE Jeunes, David et Camille. « J’adore la relation clientèle […], à la base j’ai un BTS cosmétique donc pas du tout de la restauration mais j’aime voir les sourires, faire plaisir ». David a 19 ans, il n’a aucune expérience dans la restauration, il a été recruté sur le seul critère de la motivation, sans prérequis. « J’ai essayé, c’est ma chance, […] » et à ceux qui hésitent à franchir le pas, il dit « Foncez, essayez ! ». David n’a pas le permis de conduire mais Pôle Emploi Maubeuge lui propose de le lui financer, une aide pour lever les freins à la mobilité et au retour à l’emploi.

 

« On fait du cousu-main, il n’y a jamais eu autant d’aides, il faut absolument trouver les personnes qui peuvent répondre aux besoins des employeurs qui recherchent », a insisté la Sous-Préfète Corinne Simon.

Lundi, 4 Contrats d’Initiative et Emploi Jeunes ont été signés à Rousies (AFPA), en présence des acteurs de l’emploi.

      

Aides à l’emploi

• CIE Jeunes (1) : dédié aux moins de 26 ans ou aux jeunes reconnus travailleurs handicapés jusqu’à l’âge de 30 ans inclus, l’aide s’élève à 47% du Smic en CDD ou CDI, 20 heures minimum hebdomadaires, durée minimale de 6 mois renouvelables dans la limité de 24 mois.
• Emploi Franc (2) : dédié aux habitants issus du quartier, aide de 15 000 euros sur 3 ans pour une embauche en CDI (5 000 euros par an) ; 5 000 euros sur 2 ans pour une embauche en CDD d’au moins 6 mois (2 500 euros par an).

Par Delphine Hernu