Boussois : un parc « Vallée d’Avenir » comme alternative à La Salmagne
Publié : 21 janvier 2025 à 13h56 par Paul Schuler
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Plutôt que d’aménager une nouvelle zone industrielle sur les 84 hectares de pâtures qui entourent l’aérodrome de la Salmagne, à travers une lettre ouverte, Jean-Marie Allain, le maire de Marpent, propose à ses collègues élus de s’intéresser aux 76 hectares d’emprise industrielle existante autour du site AGC à Boussois et Assevent., dont 46 hec. d’ores et déjà disponibles et comptabilisés comme Zone d’Activités Economiques par les services de l’agglo.
Pour le maire de Marpent, ces terrains présentent plusieurs avantages : contrairement à La Salmagne, c’est un vrai site « clé en main », étant déjà approvisionné en réseau « Très Haute Tension » et en eau. Ce parc est aussi desservi par un réseau ferré opérationnel, par la voie rapide Maubeuge / Jeumont et même par la Sambre.
Avant de s’engager dans des batailles judiciaires ou de commetre une « faute irrémissible » avec le projet de la Salmagne, Jean-Marie Allain affirme que toutes les conditions sont réunies à Boussois, pour attirer des entreprises importantes et créer ainsi plus de 2000 emplois sur l’ensemble du Parc. Le maire de Marpent demande donc aux élus en responsabilité d’étudier son projet, qui est pour lui « le plus raisonnable et surtout le plus réaliste » pour remplacer le projet de La Salmagne dans les sites identifiés au titre de l’appel à projets « site clefs main France 2030 » et être retenu par le PACTE 3.
Voici la lettre ouverte de Jean-Marie Allain :
Parc industriel « Vallée d’Avenir », une alternative au projet Salmagne
Le projet de tirer un trait sur l’aérodrome de la Salmagne pour y aménager 80 hectares de zone industrielle s’appuie sur le constat que l’Agglomération ne disposerait pas d’un terrain suffisamment vaste pour créer ce type de zone et y accueillir, le cas échéant, une « Gigafactory ».
Ce constat nous impose de hiérarchiser dans la durée la requalification des nombreuses friches existantes, en vue de mailler les Zones d’Activités Economiques (ZAE) sur l’agglomération et de garantir un développement équilibré de notre territoire.
Ce schéma doit inclure toutes les variétés de site, certains présentant des propriétés spécifiques, par exemple en termes de desserte (réseau THT, embranchement ferroviaire ou routier), en termes de localisation (insertion urbaine, éloignement pour entreprises classées Seveso) ou encore en termes de surface. Sur ce point, il convient de s’intéresser avec lucidité à celles qui disposent du plus important potentiel foncier et permettrait d’accueillir le cas échéant mais pas exclusivement, une éventuelle « Gigafactory » : à proximité, il y a un site , c’est celui dit « site AGC » sur Boussois-Assevent.
Le potentiel foncier de ce site est tout aussi conséquent : Sur les 76 hectares d’emprise industrielle existante, pas moins de 46 hectares disponibles sont comptabilisés comme Zone d’Activités Economiques par les services de la CAMVS. On y trouve la friche Desvres (propriété CAMVS), la friche Graham Packaging (propriété CAMVS), les anciens Bureaux de Desvres (propriété de Desvres) et le foncier libre de la verrerie AGC.
Les deux friches appartenant à l’Agglomération totalisent 20 hectares sachant qu’ AGC n’occupe qu’une petite partie du reste et, sans compromettre le projet de site de production d’hydrogène vert, et pourrait se délester sans aucun problème d’une quinzaine d’hectares de terrains disponibles.
Tous les réseaux existent : 4 Pipelines dont GRT Gaz et 3 d’Air Liquide (Oxygène, Hydrogène, Azote), réseau Très Haute Tension, réseau ferré opérationnel, desserte routière par la deux fois deux voies et réseau fluvial.
Ce sont des caractéristiques semblables qui viennent de permettre d’implanter à Saint-Saulve, sur une partie de la friche Vallourec de 50 hectares, l’usine de cathodes pour les batteries électriques du groupe Axens (500 emplois).
Il est donc possible de mobiliser rapidement 35 hectares de foncier disponible pour réaliser un Parc industriel de 76 hectares comprenant AGC et un plateau de terrains « clefs en main » pour des entreprises, Gigafactory et autres, et pourquoi pas, articulées autour de la future unité de production d’hydrogène vert.
L’emprise du site se trouvant en contrebas de la commune de Boussois, on peut y construire aisément pour les bureaux, des bâtiments à plusieurs niveaux pour densifier le nombre d’emplois et parvenir à créer 2000 emplois sur l’ensemble du Parc.
Le cahier des charges pourrait prévoir que chaque mètre carré de toiture des bâtiments du Parc devra être doté de panneaux photovoltaïques, afin de couvrir une partie des besoins d’AGC pour produire de l’hydrogène vert.
Ces perspectives foncières tiennent compte du rebond toujours espéré dans le cadre du projet VOLTA que le groupe AGC mène conjointement avec le groupe Saint-Gobain. La première phase de ce projet, dite VOLTA 1 est en phase d’industrialisation en Tchéquie avec un four de 100 tonnes.
Le VOLTA 2, avec un four de 700 tonnes, est quant à lui projeté sur Boussois et nous devrions en savoir plus mi-février lors d’une rencontre entre les responsables des deux groupes.
Il est clair que ce projet, s’il se concrétisait, serait l’élément phare du futur Parc.
Mais, dans l’hypothèse malheureuse où cette unité de production ne verrait pas le jour, a-t-on aujourd’hui la garantie qu’AGC ne se désengagerait pas totalement du site ? Non, auquel cas il y aurait une surface quasi-immédiatement disponible et viabilisée de 76 hectares.
Compte-tenu du contexte actuel, cette hypothèse non réjouissante n’est pas à exclure. C’est en tout cas le rôle, même le devoir des élus, de se projeter dans la durée. Quel que soit le devenir du projet VOLTA, la requalification a déjà été bien engagée par AGC mais, à certains endroits, reste il est vrai à finaliser par la collectivité dans le cadre de sa compétence.
Le site, déjà classé entièrement en zone industrielle, contrairement à l’aérodrome classé en zone agricole, est également connecté à tous les modes de transport et ne nécessite aucune artificialisation : il s’agirait d’une reconversion remarquable, n’impactant aucunement l’aérodrome de la Salmagne, ni les terres agricoles.
Avec ce projet de Parc industriel, qui pourrait être une des composantes de la dynamique « Vallée d’Avenir », promue par Nathalie RENARD, spécialiste en business développement, l’agglomération dispose d’un atout exceptionnel qui peut réunir tous les acteurs locaux autour d’une alternative exemplaire.
Le conseil communautaire n’étant pas, compte-tenu des temps limités d’intervention, un lieu d’échanges approfondis, Bernard Baudoux me connait suffisamment pour savoir que je suis disponible pour discuter avec lui et avec d’autres de ce projet « vallée d’avenir ». Notre agglomération ne doit pas commettre la faute irrémissible dont le territoire se souviendrait durant des décennies.
Je suis persuadé que ce projet pourrait sans difficultés remplacer celui de La Salmagne dans les sites identifiés au titre de l’appel à projets « site clefs main France 2030 » et être retenu par le PACTE 3.
Le 19 janvier 2025
Jean-Marie ALLAIN, Maire de Marpent, ancien directeur de l’Agence d’Urbanisme et ancien professeur associé à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Lille 1