Une source pétrifiante, "tufeuse" à Bousignies-sur-Roc, aujourd'hui protégée

C’est un habitat naturel rare en France : la source pétrifiante.  Le Val de Sambre en abrite une à Bousignies-sur-Roc. Elle est aujourd’hui sanctuarisée, par un arrêté préfectoral mis en place pour la première fois en Région Hauts-de-France.

Une eau chargée en calcaire

La source pétrifiante ou tufeuse est une source d’eau très riche en calcaire qui forme un dépôt actif de travertins ou de tufs. Celle de Bousignies-sur-Roc est reconnue habitat d’intérêt patrimonial à l’échelle du Nord Pas-de-Calais et d’intérêt communautaire exceptionnel. Ici pourtant, pas ou plus de dôme calcaire, il faut avoir l’œil pour trouver quelques morceaux dans la veine suintante.

Source en danger d’extinction

La source pétrifiante se mérite, on y accède à pied. Il faut emprunter un chemin de terre puis une longue prairie, arpenter ensuite les pentes abruptes d’un bois dont les arbres la préservent du soleil et de la sécheresse. Mais ils ne la protègent pas de tout. Le fragile trésor naturel situé en zone Natura 2000, est en danger d’extinction. L’Ancien Maire du village, Daniel Massart s’en était inquiété. En Mai 2019, il avait sollicité les services de l’Etat pour mettre en place un arrêté préfectoral de protection d’habitat naturel.

La source tufeuse sanctuarisée

L’écrin ne peut souffrir de perturbation d’ordre physico-chimique, biologique, structural, indiquent les spécialistes. Ça n’est pas seulement la source elle-même mais une parcelle de 2819 m2 qui ont été sanctuarisés par l’arrêté préfectoral de protection d’habitat naturel, entré en vigueur le 12 mars dernier.

Il prévoit une série d’interdictions : la source ne peut pas être drainée, pas de travaux qui pourraient modifier le cheminement de la source ou son débit, pas de dépôt de terres, de végétaux, de déchets ou de remblais. Le site est interdit au bétail et aux engins à moteur, du quad aux engins d’exploitation forestière ou agricole. Pas de manifestation sportive possible sur la parcelle ni d’exploitation sylvicole. Enfin côté entretien, pas d’hydrocarbure ni d’huile autre que d’origine végétale dans les tronçonneuses et les bois et branchages coupés doivent être évacués. Une réglementation exigeante pour favoriser la reconstitution du dôme calcaire.

Toute infraction est passible de sanction. Le Parc Naturel Régional de l’Avesnois et le Conservatoire National de Botanique de Bailleul évalueront l’efficacité de ces mesures de réglementation en 2025.

Ecoutez les interviews réalisées ce mercredi de Marie-Hélène Larivière de la DDTM à Lille, Aurélie Welonek, Maire de Bousignies-sur-Roc et Alexander Grimaud, Sous-Préfet de l’Arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe :